Navarre 5

Com­posé dans le demi-som­meil un poème sur la mort. Ni volon­té comme il m’ar­rive pour me dis­traire durant les insom­nie ni jeu comme à l’oc­ca­sion je fais pour m’a­muser. Jamais d’ailleurs je n’avais com­pos­er sur la mort. Les deux pre­miers vers venus sous l’ef­fet de l’in­spi­ra­tion. Puis une pause et la suite. Longue de six stro­phes. Bal­ancées, musi­cales, imposantes. Poème dur. Som­bre. Lumineux. Effrayant. Que je récite pour mémoire. “Tente de retenir les pre­miers vers”, me dis-je. Je les répète — en vain: un seul en mémoire au réveil, le pre­mier et pas le moin­dre sou­venir des qua­trains qu’il déroulait.