Pedro est venu livrer le bois, un mélange de hêtre et de chêne. Dès les premières neiges, dit-il, les sangliers vont se rapprocher. Il montre le champ que j’ai commencé à bêcher : “du temps de l’ancien propriétaire, ils venaient manger là. Ne vous étonnez pas si ça tire dans le bois, je chasse dans le coin.” Pedro parti, je me recouche. Quand je fais surface, il est près de midi. Evola à caser le stère de bois sous les vieilles balançoires, il travaille au chantier de la caravane. Je cuis mon café, prend place sur un pliant au milieu de la dalle de tennis, mange des tartines de pain à l’huile et une tomate rose. Nous finissons de poser la fenêtre: vérins, glissière, quart-de ronds, mousse expansive, tout le vocabulaire appris à Gimbrède lorsque je rénovais les Cornières, me revient. Plus tard, je me lave dans la rivière, vais explorer la source dite Petite amazonie, verse de la bière dans une chope Cardinal, me mets à la lecture. La nuit tombe, je ne fais plus rien. J’attends. J’écoute. Evola est descendu à Puente chercher les lunettes de vue qu’il avaient mises en réparation. Autour de vingt-deux heures, “chistorra” au feu sous un ciel gris et pommelé. Plus tard, en pull, en veste (il fait cinq degrés de moins que la veille), nous comparons la qualité du charbon allemand (que j’ai ramené de Munich) et du charbon chinois (acheté à Puente). Nuit de onze heures interrompue à l’aube, le temps d’un massage, par un mal de ventre.