Guggenheim

A l’en­trée du musée, je pousse la famille: “allez devant, je con­nais déjà !”. Le temps passe, mes têtes blondes, ma femme (qui n’est pas Gala mais X.) ne revi­en­nent pas. J’ attrape le vélo, fend les groupes assem­blés devant les œuvres, monte dans les étages, aperçois devant une toile l’écrivain OT, le crâne chauve, la peau malade, l’air d’un batra­cien. Et redescends et recom­mence. Pas trace des miens. A la troisième ten­ta­tive, je vais jusqu’au gre­nier du musée. Assis der­rière son bureau, un psy­ch­an­a­lyste explique d’un air navré à l’écrivain OT: “ils ne vous ont rien lais­sé”. Je demande: “Avez-vous vu ma famille?”. Le psy­ch­an­a­lyste dés­in­volte: “par­tis”. Je demande : “… quand?”. Avec la même dés­in­vol­ture : “Oh, il y a déjà plus d’une heure!”.