L’hiver 2017, après avoir remonté la portion sud de Central Park, je me faisais une joie de montrer le Guggenheim de New-York à Luv. Dans le grand hall circulaire, je m’aperçois que je n’ai jamais aimé ce musée. Que si l’on peut vanter la prouesse architecturale, jamais le bâtiment n’aurait dû servir à exposer des œuvres. Je n’en dis rien, paie une fortune nos billets et nous commençons de gravir les couloirs sinusoïdaux. Je m’entends dire: “continuons, ça doit être l’exposition temporaire”. Mais non, toutes les galeries de l’escargot exposent ce jour-là une seule artiste, une Américaine amateur de cercles, de carrés et de bâtons dans la plus tradition expérimentale de l’art abstrait naissant (début XXème). Ce n’est que parvenus en haut de l’édifice — pour moi dépité — que nous découvrons, accrochée au fond d’une salle obscure, une toile de l’artiste alors adolescente, une nature morte qui prouve qu’elle sait dessiner.