Portes de Genève 3

Com­ment se nour­rit-on dans la périphérie d’An­nemasse? Je n’ai pas répon­du à la ques­tion. Entre l’In­ter­marché et les béton­nières, une arma­da de Chi­nois sert dans un hangar trans­for­mé en restau­rant un Buf­fet à volon­té. Les clients se pré­cip­i­tent. C’est la Pologne de Jarulzes­ki. Cent, cent-vingt per­son­nes font la queue. Prin­ci­pale­ment des sahariens et des sub­sa­hariens endi­manchés. Au péage, ils paient qua­torze Euros, passent le tourni­quet, s’emparent d’un plateau et le char­gent de bro­chettes, d’algues, de gâteaux, de saumon, de pud­dings, d’oeufs. Notre méth­ode est moins sub­tile. Gala dou­ble les clients rangés en file, appelle la matrone qui gou­verne le por­tique. La Chi­noise ouvre un tiroir, nous remet trois bar­quettes et nous voici cat­a­pultés au milieu des élus. Gala choisit ses mets, je rem­plis la bar­quette numéro 1 de riz jaune, la bar­quette numéro 2 de riz blanc. De retour dans la cham­bre 28, nous man­geons à même le lit.