Comment se nourrit-on dans la périphérie d’Annemasse? Je n’ai pas répondu à la question. Entre l’Intermarché et les bétonnières, une armada de Chinois sert dans un hangar transformé en restaurant un Buffet à volonté. Les clients se précipitent. C’est la Pologne de Jarulzeski. Cent, cent-vingt personnes font la queue. Principalement des sahariens et des subsahariens endimanchés. Au péage, ils paient quatorze Euros, passent le tourniquet, s’emparent d’un plateau et le chargent de brochettes, d’algues, de gâteaux, de saumon, de puddings, d’oeufs. Notre méthode est moins subtile. Gala double les clients rangés en file, appelle la matrone qui gouverne le portique. La Chinoise ouvre un tiroir, nous remet trois barquettes et nous voici catapultés au milieu des élus. Gala choisit ses mets, je remplis la barquette numéro 1 de riz jaune, la barquette numéro 2 de riz blanc. De retour dans la chambre 28, nous mangeons à même le lit.