Rendez-vous avec Luv sur les marches de l’Université côté parc des Bastions. Je lui montre la salle de lecture de la Bibliothèque, désigne les salles d’étude sous-mansarde autrefois réservée aux latinistes où me fascinait tant, chaque fois que je levais les yeux de mon étude, le volume de Jung intitulé Psychologie et alchimie; je pensais : “la licence obtenue, je reviendrai ici et je lirai ce livre”. C’était en 1990. Ensuite, la rue de l’Université no 3, bâtiment de campus où je logeais, sorte d’amoncellement de cellules au cœur du quartier de Plainpalais où se déroule l’action modeste de mon dernier livre OM. A mesure que nous remontons la rue de Carouge, je donne les noms des squats de l’époque désormais remplacés par des boutiques de téléphonie, des cafés fast-food et des salons de coiffure africains. Le reste de l’après-midi sur la terrasse du Vieux-Martin, derrière la rue Jean-Violette (lieu de naissance de Catherine Safonoff, je crois), celui-ci inchangé avec ses moules à volonté et son écran de télévision qui diffuse les matchs de la ligue espagnole. Quand un Turc appelle. Carrosserie, année, services, nous discutons de la Dodge en allemand. Il est à Döttingen, je la lui montrerai au retour de Munich. Les complications semblaient moins nombreuses depuis la fin hier des transactions liées à la vente de mes parts d’entreprise, mais en voici un autre : la voiture vendue, comment rentrer à Agrabuey? Entre le vélos de plaisance (pour rouler dans le Englisher Garten), les trousses de maquillage de Gala, les collections de paires de chaussures et le frigidaire à bières, inutile d’espérer monter dans un avion. Même si nous atteignions Agrabuey, comment en ressortir? Car il faudra ressortir du village pour aller acheter une autre voiture.