Balle

Levé tard, le corps vaseux. Pas plus qu’à l’or­di­naire lorsque le réveil suc­cède à une nuit passée à boire et par­ler. Je tou­sse devant le miroir, veux cracher, m’é­tran­gle. Je regagne le lit, place la tête en hau­teur, reprend mon souf­fle. Je me relève le port droit, je m’é­tran­gle. Le men­ton sur la poitrine, je m’é­tran­gle. Un phénomène du genre “tuba”. Une balle dans la gorge. Je rejette la tête, elle descend au fond de la gorge, je penche la tête, elle vient se cale en avant de la gorge. Longtemps, je ne respire que par le nez. Je me recouche. Cherche ce que j’ai pu manger. Que Gala n’au­rait pas mangé. Une salade ter­reuse. De la corian­dre non-lavée. Des feuille de basil­ic frais. Pas de quoi fou­et­ter un chat. Mais alors? Une fois encore, j’es­saie de me lever. A bout de souf­fle, je me recouche. Gala me con­duit à la phar­ma­cie. La vendeuse ne peut rien pre­scrire, il faut un médecin. Je ne veux pas de l’hôpi­tal, Gala encore moins qui craint les virus (moi, c’est l’at­tente que je crains). La phar­ma­ci­enne explique: con­som­mer à haute dose de l’an­ti-inflam­ma­toire peut pro­duire ce type d’ef­fet sec­ondaire. Retour au Port, je me couche, j’at­tends, puis je passe à la douche, puis je passe à la bière. En soirée, la balle de ping-pong dimin­ue dans la gorge. Lorsque tombe la nuit, elle disparaît.