Dans un petite armoire à croisillons, la propriétaire de la Motte-d’Aigues gardait la collection complète des œuvres de Jack London en 10/18, édition qui a pour moi une valeur affective, c’est à travers elle que j’ai découvert Brautigan, Ginsberg, Julian Beck, John Fante. Sauf que je ne sais plus ce que j’ai lu ; je choisis les Vagabonds du rail. Formidable! Pourtant, je m’ennuie. Au fil des pages, je vois que j’ai déjà lu ce titre, mais là n’est pas le problème; c’est l’âge, mon âge. Un Européen ne se contente pas du réel, il y ajoute. Plus que cela: il ne conçoit pas de littérature sans ajout, sans spéculation, sans poésie ni introspection. Autant me fascinait ce rapport au simple au réel lorsque j’étais jeune autant aujourd’hui il m’ennuie, féru que je suis de ces ajouts qui font la vie de l’esprit.