Villeneuve-Loèche-Villeneuve, soit 207 kilomètres par les sentiers du Rhône valaisan. Petit rythme, gravillon, lacs de loisirs, campings de travailleurs, vignobles vers Ardon, Leytron et Saxon, puis la forêt de Finges, notre désert national où j’ai situé plusieurs scènes de ma pièce jouée à Paris en 2008, “La Suisse est un petit pays situé entre l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie et un quatrième pays dont j’oublie le nom”. Chemin du retour, un vent de plomb entre Riddes et Martigny, j’avance moins que je ne pédale. A partir du musée militaire de Saint-Maurice, je relance. Là, je dépasse une compagnie de recrues. Elle marche. Mon étonnement comme j’approche: pas un trouffion pour se retourner tout avertis qu’ils soient par le chuintement des pneus; il faut l’ordre du caporal pour resserrer le rang. “Merci!”, je passe. A la nuit, je me perds un peu dans le port du Bourget puis desselle dans la zone commerciale d’Aigle où j’ai garé, content et même plus que content, réjoui.