Je n’ose plus dire de peur de passer pour un demi-fou: le pire est à venir. Force est cependant de se traiter en ami, en bon ami, en ami de confiance (je me donne des leçons depuis cinquante-six ans) et donc de s’avouer ce que l’on croit : le pire est à venir. Les hommes comme les femmes, les intelligents comme les imbéciles ont cédé. Se sont livrés. On fait confiance à autre qu’à eux-mêmes. Qui peut bien faire confiance à une équipe de sorciers qui n’a pas donné les preuves de l’initiation? Jamais dans l’histoire. Jamais. Du moins chez les peuples éduqués. Or, éduqués, nous l’étions. Ou prétendions l’être. L’école, l’université, la morale honteuse des faiseurs de moral n’a cessé de le répéter: “nous qui avons la chance d’être éduqués…”. Honte! Honte à nous! La souffrance commence. Elle est minuscule. Elle est le prélude à la souffrance. La véritable souffrance. Qui est d’être privé de soi-même. De n’être plus qu’un esprit contraint dans un corps sans volonté.