En camping sur la rive gauche du lac d’Ohrid, en Macédoine. Des serpents nagent la tête hors de l’eau, les canards couinent, un chat de la taille d’une main joue dans les douches. La chaleur est torride. Evola se plaint: “qu’est-ce qu’on peut bien faire?”. De l’autre côté de la route qui arrive d’Albanie des villas inachevées. Elles ressemblent à des salles de prière avec balustres et coupoles. De l’autre côté, un marécage de roseaux et d’ajoncs avec dans les trouées de courtes plages de galets. J’équipe le vélo, je longe les berges. A onze kilomètres, c’est la nationale, les cars, les camions, les tracteurs — je rebrousse chemin et vais courir; il fait 33 degrés. Le soir, visite à l’armurier local. Il ne vend pas aux étrangers. D’ailleurs, c’est à peine s’il vend aux locaux; pour cela, il faut des permis, des cours, un diplôme. En somme, il tient boutique mais ne vend pas. Evola veut acheter un couteau. Des chaussures militaires. Un réchaud de survie. Le vendeur essaie de décapuchonner le réchaud. Il n’y parvient pas. “Désolé, dit-il, ce réchaud est en vitrine depuis des années”. Nous nous rabattons sur le “pazar”. Evola achète un réchaud civil (coloré, de plastique, on en trouve partout en Macédoine, ils servent à faire la cuisine au quotidien). Son prix: Fr. 5.-. La bombonne de gaz coûte Fr. 0,75. Dans la rue piétonne de Struga, un serveur nous refuse l’accès de sa terrasse de café: il veut une preuve de vaccination. La terrasse d’à côté, ne fait pas problème. Nous regardons défiler les familles de musulmans (femme voilées), les familles de paysans albanais (femmes en fichu), les familles bourgeoises de Skopje (femmes en minijupes). A la tombée de la nuit, repas aux restaurant Geneva, sur le bord du canal. Les tables sont installées au-dessus de l’eau. Plus haut, un pont métallique d’où les enfants plongent et sautent. Plus bas, une pont métallique d’où les enfants plongent et sautent. A la table voisine, un pêcheur. Il jette sa ligne sans se lever de sa chaise. Toutes les demi-heures, sa femme vient voir ce qu’il a dans le sac et demande si elle peut mettre le feu en route.