La nuit les grillons sont à ma fenêtre. Les échos de leur chant donnent la mesure du silence. A trois heures trente, passereaux et mésanges sifflent dans l’impasse. Jusqu’à six heures, se succèdent les jeux de voltige et les bruits d’ailes. A l’annonce de l’aube, silence. Le phénomène est soudain: tout s’arrête, la lumière monte. Vingt minutes plus tard il fait jour. Alors surgissent les hirondelles. Parties des toits de pierre, elles planent au-dessus des rues, plongent et rasent le pavé et remontent au ciel. Quand le premier voisin (il n’y en a que deux) ouvre sa porte, je me rendors.