A l’évidence, bonnes et mauvaises manifestations doivent être distinguées; écologie, minorités, femmes d’un côté, contestation de l’arbitraire d’Etat, du modèle social, de l’immigration de l’autre côté. Aux ordres, la police frappe ici (gilets jaunes), met le genou à terre là (populations noires). Les bonnes manifestations attirent de vraies personnes qui ont des idées, des revendications et une personnalité mais qui à leur insu jouent un rôle: celui du manifestant qui remplit un cahier des charges. Il s’agit d’un service que les militants obsessionnels, les sans-critique et les jeunes niais rendent au pouvoir. Preuve facile: le droit donné aux élèves de quitter l’école pour aller se joindre aux cortèges “pour le climat”. L’effet recherché et obtenu est la matérialisation dans les rues d’une idéologie artificielle (non pas fondamentalement — il existe un mouvement écologiste, d’authentiques défenseurs des noirs, de véritables féministes– mais dans sa forme politique immédiate). Les relais de propagande du pouvoir montrent en utilisant ces défilés comme autant de témoins d’authenticité l’idéologie d’Etat qu’ils n’auraient pu cautionner a priori sans éveiller les soupçons.