Mois : mai 2021

Réécriture

Pluie sur le toit, les lucarnes, les avo­cats. Fini à force de volon­té la réécri­t­ure de Sosiété. Comme d’habi­tude le rythme organique s’a­juste au rythme de la volon­té car à telle date, infor­ma­tion que j’in­tè­gre au départ, je sais devoir quit­ter la mai­son et avoir à sus­pendre. Reste: j’ai sup­primé un tiers des mots. Oui, un tiers. Com­ment est-il pos­si­ble d’écrire naturelle­ment — pre­mier jet — aus­si mal ? Après tant d’an­nées. Cela me laisse pan­tois. Une fois mis le point final, grande quan­tité de bière et vision­nement d’un mag­nifique com­bat de Tony Fer­gu­son: il gagne, je suis chaos. J’ai du mal à cuisin­er, nav­iguer à tra­vers le salon, étein­dre et allumer les pièces, faire pré­cis, faire juste. A n’en pas douter, sept heures de con­cen­tra­tion valent l’équiv­a­lent de fatigue physique.

Diététique (Amérique-Asie) 2

[] deux civil­i­sa­tions antag­o­nistes se parta­gent la tragédie de la fix­a­tion. Celle du blé, et celle du maïs. Ne par­lons pas ici du blé []. Le maïs c’est l’Amérique orig­i­naire, la ter­reur et la han­tise de la pour­ri­t­ure, de la mort éter­nelle. Maïs, fig­ures con­vul­sion­naires, totems du cauchemar aztèque. Le maïs est soleil de la mort, de même que le blé représente le soleil de la vie. Par le blé, on com­mu­nie sous les espèces de la vie. Par le maïs, sous les espèces de la mort. (Dominique de Roux, Immédiatement).

Diététique (Amérique-Asie)

Les indi­vidus gros man­gent de gros ali­ments de fab­rique et engrossent, les plats des plats fins et natures et se maintiennent.

H+

S’il faut cess­er d’écrire essais et pam­phlets con­tre le pro­jet de con­trôle dig­i­tal du monde, c’est peut-être parce que les bien­veil­lants qui s’y adon­nent ont théorisé et cir­con­scrit les enjeux, donc répon­du au pro­gramme sim­ple par l’év­i­dence de l’analyse. A la rigueur (post-hégélian­isme spec­tac­u­laire), la con­tes­ta­tion devient un élé­ment utile au dis­cours des déclarants et par­ticipe con­tre son gré à l’ac­céléra­tion du proces­sus. Sagesse voudrait que l’on revi­enne dans un esprit de sauve­g­arde devant la cat­a­stro­phe à la philoso­phie, à la lit­téra­ture et pour les meilleurs d’en­tre nous à la poésie. 

Vélo et campagne

L’épouse du maire, pho­tographiée par son mari dans un col hier alors que je pro­longe le som­meil après avoir décliné l’in­vi­ta­tion dit (par mes­sage): “un peu faible, j’ai bêché la terre tout le matin”. Le maire, son mari, à qui Ale­jan­dro et moi pro­posons une sor­tie dans l’après-midi: “il pleut demain, je sème les patates”.

Immédiatement

Dominique De Roux dans ses notes : “Qua­tre heures du matin. Lourde pluie d’or­age. Je rêve que la pluie va effac­er toute trace de civil­i­sa­tion, qu’il y aura à nou­veau la terre []” 

Enfance

Ce que l’on finit par com­pren­dre (à force de s’in­ter­roger), c’est que toute chose perçue, vue, enten­due, vécue com­pose finale­ment la mosaïque que con­stitue un caractère.

Déficit

Intérêt du pou­voir, com­penser par la quan­tité un déficit natif.

Nuances

 L’é­clairage d’une mai­son, matière sub­tile, ques­tion importante.

Cuisine

J’ai com­pris pourquoi il y avait tant de casseroles et de poêles aux rayons des super­marchés quand j’ai com­mencé à m’in­téress­er à la cui­sine donc aux poêles et aux casseroles; après tout, Jésus le char­p­en­tier m’a avoué devant la bib­lio­thèque qu’il m’a con­stru­ite (le nom­bre et la qual­ité des livres n’a rien d’ex­cep­tion­nel) : “je n’ai jamais lu un livre de ma vie”.