Mon voisin Bolín, soixante-sept ans, vêtu d’une salopette usée, à son côté un chien à barbe coiffé comme il l’est, en pagaille. Barman avant de prendre sa retraite, ce dont témoignent les poches sous les yeux . Il y a quelques années, il rentre du travail tard dans la nuit, ivre et plus que ivre. Au croisement de la nationale et de notre route des Vallées occidentales des Gardes civils embusqués l’interceptent. Incapable de tendre à travers la vitre abaissée les papiers qu’exigent les gardes, il bafouille, il divague. Soudain, ignorant l’ordre des gardes qui lui intiment de rester à bord du véhicule, il ouvre la portière et descend : “laissez-moi, je dois pisser!”. Les gardes désignent la forêt. Bolín entre dans la forêt, ne revient pas. Il rentre au village en passant par le col. Le lendemain, les gardes se présentent à sa porte. Encore ensommeillé, il leur dit : “donnez le ballon, je vais souffler.”. L’amende qu’il reçoit sanctionne un “stationnement interdit”.