Amis, où je suis, il est 21h25. Dans à peine plus de deux heures, nous fêtons une naissance. Jésus, un isolé, un original. Un Juif en son désert, face au vide. Les rois confirmants, la conception immaculée, papa, maman en télépathie avec les animaux, fable et délire politique des temps qui ont vu surgir cette figure inattendue et pas souhaitée. Le pouvoir — les pouvoirs — le liquida, endossa son message, le subvertit. Mais enfin, il s’était soulevé. Dans une large mesure, il fut entendu. Deux millénaires se sont écoulés. Ceci car nous allons, dès l’extinction des bougies festives, vivre sur nos territoire blancs l’année la plus critique qu’ait connu la civilisation (il n’en est qu’une, la notre, occidentale) depuis l’année 1932, soit à veille de l’intronisation du nouveau chancelier d’Allemagne. Qui commanda ce qu’on sait: l’effondrement massif des valeurs. Aussi, à l’image de l’homme en pagne de Judée, cet énergumène surgi de nulle part, cet énergumène parti seul au combat, cet homme qui avait compris ce que valait le Temple, il faut se redire: volonté et courage, courage et jusqu’au boutisme.