Vers l’Italie

A Brig, je monte la Dodge sur le train. Arrivé quelques min­utes avant le départ du con­voi pour Iselle, de l’autre côté du Sim­plon, nous sommes les derniers clients. Le chem­ineau tend une chaîne et sif­fle, le wag­on s’ébran­le. Alors, la voiture qui précède recule et vient s’ap­puy­er con­tre la nôtre. Gala croit que c’est moi, que j’ai oublié de ser­rer le frein à main; je le crois aus­si, puis nous con­sta­tons que le pan­neau situé à la hau­teur de mon rétro­viseur n’a pas bougé. Le train entre dans le tun­nel. Il ressort côté ital­ien. A l’ar­rêt du con­voi, les femmes qui occu­pent la voiture devant nous démar­rent et s’en vont. Appel de phares. La con­duc­trice se range et descend. La voix d’une pocharde et les cheveux en bataille, la dame m’in­sulte, jure que c’est ma faute, que j’au­rais de ses nouvelles.