Ikea

Dans l’ap­parte­ment du Ver­sailles chaque chose vient de chez Ikea, tout est vio­let et noir. Le canapé sim­ilicuir est noir, la table en verre de la cui­sine est noire. Le papi­er peint est décoré d’arabesques noires, les oreillers sont de velours vio­let. Les rideaux, les tapis, les appliques, les peaux de mou­ton syn­thé­tiques et les ser­vices, les tass­es à café, le porte-savon et la coupe à fruits, de chez Ikea, noirs et vio­lets. Au mur, la old-timer Chevro­let du port de la Havane Ikea et la vue de New-York Ikea. Mais encore ces objets de déco­ra­tion en caoutchouc, plas­tique, plexi ou aggloméré, mains portes-bagues, dessous de plats, nap­per­ons, esquiss­es de chan­de­liers. Au bout d’une semaine à fix­er en pla­fond de cui­sine cette affreuse boule plaquée d’a­lu­mini­um qui sert de lus­tre, je fais à Gala: “j’ai com­pris”. Et je tire sur un cordelette, et la planète de métal s’ou­vre dif­fu­sant sa lumière étique con­tre les parois striées de violet.