Dans l’arrière-boutique, à Lausanne, regardant défiler à travers la vitre les habitants de Grancy. Sans intention de sortir, sortant le minimum. Même le pain, que je garde une fois sec afin de n’avoir pas à me rendre à la boulangerie. Réfléchissant à ce que je vais faire. Retourner à Agrabuey? Mais l’Aragon est à nouveau menacée de l’Etat d’urgence, quant à l’obligation de porter les masques dans la rue, elle n’a pas été levée. En même temps, je fais le compte des billets d ‘avion et des nuitées d’hôtel achetés et perdus. Pula-Berlin, Genève-Naples, Berlin-Naples, Naples-Genève… Anecdote: en route pour la Slovénie, je tente de me faire rembourser la chambre réservée à Prenzlauerberg. Réponse de l’établissement: “impossible, la chambre est annulée sans remboursement”. Par retour de message, afin d’éviter que la chambre soit relouée, je fais savoir que dans ce cas je viendrai tout de même et serai devant la porte de l’hôtel à 20h00, puis j’oublie l’affaire. Dix minutes après l’heure dite, mon téléphone sonne. Je suis à bord du bus Pula-Milan, il est pris dans cet accident dont l’ai parlé, à quelques kilomètres de l’entrée de la ville. Le réceptionniste, aimable: “monsieur Friederich, si vous voulez, je peux vous laisser la clef dans la boîte à lettres… Vous êtes encore loin?”. ‑Non, non, j’arrive!