Umag (suite)

Mari­na bleue, aban­don­née des touristes; les garçons de cafés, les patrons de restau­rants, les vendeurs de bal­lons fix­ent le large et salu­ent les voisins. Dans la rade, les bateaux à fond de de verre qui mon­trent les pois­sons aux enfants sont à l’ar­rêt, un mousse décrasse au jet les moquettes du pont. La marchande de glaces ital­i­ennes est assise sur un pli­ant devant ses bacs rose, blancs et verts. Une femme en leg­gin me sert des Ozu­jsko à trente couronnes le demi-litre. Deux chats noirs dor­ment sur une table. Lorsque je quitte l’ap­parte­ment de loca­tion, la fille du Bistrot Paris me fait: “tout va bien? on ne vous voy­ait plus.” Et tou­jours cette musique des années 1980, peut-être une radio locale, Boy Georges, Lin­da Ron­stadt, The Ban­gles, 4nonBlondes. Au Kon­sum, j’achète de la viande, du pain, de la Staro­pranem et un bon­net. De l’aspirine pour apais­er la douleur à la jambe. Peut-être vaut-il mieux atten­dre un jour de plus avant de remet­tre la pres­sion à 100 kilo­mètres par étape (suis à env­i­ron à une semaine de la fron­tière du Monténégro).