Agrabuey

Au vil­lage, les voisins s’é­ton­nent: que fais-je, seul, tout le jour? Moi aus­si je m’é­tonne: que fais-je ? Les étonne surtout l’or­gan­i­sa­tion de cet ordre soli­taire. Que je me lève à onze heures est dif­fi­cile à com­pren­dre. Je ne leur dis pas que, sans pré­pa­ra­tion aucune et quel que soit par ailleurs le régime d’écri­t­ure, de sport ou d’al­cool de la veille, je me réveille comme un seul homme à l’in­stant où l’hor­loge mar­que 11:11. Encore moins ai-je l’in­ten­tion de leur expli­quer le prob­lème qua­si-mys­tique, en fait une plaisan­terie, tout de même une inter­ro­ga­tion depuis que j’ai trou­vé quelques lumières dans la numérolo­gie, que pen­dant des années (aujour­d’hui cela n’est plus) je me tour­nais imman­quable­ment vers les hor­loges à 22:22.