Retour

Qu’est-ce qu’un immi­gré? Un indi­vidu qui accepte de quit­ter son pays faute d’y trou­ver les con­di­tions de la bonne vie, a for­tiori de les créer. Par générosité et cal­cul, des pays solides et aboutis, sou­vent occi­den­taux, accueil­lent ces transfuges. Que ces pièces rap­portées fusti­gent, une fois instal­lés, les pos­si­bil­ités offertes par des peu­ples hôtes (enten­dre “nous”) qui n’ont a pri­ori aucune rai­son de partager avec un nou­veau venu ce qu’ils ont acquis de plein droit relève donc du para­doxe. Ajou­tons: les immi­grés, gens sen­sés, le savent, le com­pren­nent. Sauf quand des mal­faisants, des nauséabonds, des sang­sues nôtres, nées au pays, inculquent, après avoir isolé pour l’ex­ploiter la frus­tra­tion naturelle de l’im­mi­gré (nul ne souhaite quit­ter son pays — vous?), l’e­sprit de fausse iden­tité, le faux héroïsme et la cul­ture de fab­rique, le tout vec­torisé par des reven­di­ca­tions car­i­cat­u­rales. A ce point de la tromperie, aujour­d’hui donc, prof­i­tant du con­texte anx­ieux qu’ils ont instil­lé dans les esprits, les Mon­di­al­istes aug­mentent la charge. Toute cri­tique con­tre le pays en sit­u­a­tion d’ac­cueil­lir doit être encour­agée, récom­pen­sée. Toute per­son­ne qui accueille d’emblée soupçon­née de le faire pour de mau­vais­es raisons. Face à un tel mépris de l’hu­man­ité, il n’y a qu’une voie d’is­sue: le retour immé­di­at et con­di­tion­nel (par le tra­vail for­cé les immi­grés paient leur ren­voi) vers les pays de nais­sance et de couleur, et ce pour toutes les races que les pour­fend­eurs cap­i­tal­istes de la cul­ture ont allé­gre­ment dif­fusées sur la planis­phère depuis 1990, y com­pris, pri­or­i­taire­ment, les néo-colo­nial­istes blancs et désor­mais jaunes, féro­ces mangeurs de terre africaine.