Filmer le futur

Debord que j’ai un peu lu, un peu relu, un peu com­pris, aimait le ciné­ma car il était pro­jec­tion­niste dans un monde obscur, celui de l’après-guerre de France. Du fond de sa cab­ine, il a vu et revu les mêmes films, sculp­tant mal­gré lui un cerveau qui devien­dra obses­sion­nel comme le sont les cerveaux des grands hommes qui d’abord ne se com­pren­nent pas, signe que le monde pour­rait bien, dans le futur, s’align­er sur cette incom­préhen­sion. Nul ne doute de son intu­ition, capac­ité qu’il avait entre tous, qui réveille tou­jours les morts et donne ces jours, pour notre usage tardif, devant le détourne­ment dia­bolique de l’épidémie de grippe tueuse, ceci: les puis­sants met­tent en scène dans les stu­dios de ciné­ma des expéri­ences sociales qu’il appliquent ensuite, en cas de suc­cès, hors les salles