Mouvement 28

Pluie drue. J’hésite. Gala m’ex­plique un escalier, un potager sauvage, un cou­vert. Ne trou­ve pas. Je me retrou­ve à faire des exer­ci­ces dans une niche de vieux ciment avec les clo­portes et deux araignées fuyantes. L’Es­pagne est tou­jours fer­mée. “Pitié-Espagne”, écrivais-je il y a un mois: je con­firme. La généra­tion nou­velle n’a jamais tra­vail­lé. Elle est nour­rie de télévi­sion et d’omelette. A demi-per­due. Ram­pante. Et place sa con­fi­ance dans cette équipe de grands salauds du gou­verne­ment, lequel négo­cie à par­tir de l’ef­froi une longévité du pou­voir arti­fi­cielle et dan­gereuse. Plus tard, au sec, j’écris à mon amie chi­noise de New-York. Elle est là, mal­gré le décalage, et aus­sitôt répond. Elle dit: “je ne prends pas de nou­velles de mes amis, car j’ai le sen­ti­ment désagréable de chercher à savoir s’ils sont encore vivants”. Elle par­le des oiseaux. De retour. Je sais. Mais au bout de deux mois de cyberem­pris­on­nement, ces oiseaux sem­blent tout à fait com­pat­i­bles ave les humains. Affaire de cap­i­tal. De cap­i­tal­isme. De con­ner­ie blanche. Exacte­ment, de ges­tion non-déli­rante du cap­i­tal (ce qui, avec l’an­nonce hier tombée de l’aug­men­ta­tion sur 6 semaines de 45% de la for­tune de l’indic uni­versel Zück­en­berg, gag­nant majeur du caviardage des lib­ertés, sem­ble plutôt mal promet­teur). Après quoi, je me mets en con­tact avec une Bir­mane, chercheuse au CNRS, qui répond avec un grande ama­bil­ité aux ques­tions de détail qui vont me per­me­t­tre de boucler les cor­rec­tions du man­u­scrit Naypyi­daw. En soirée, sous la pluie tou­jours, je pré­pare car­touch­es et gilet, armes longues et cour­tes, pour aller demain, dans la mon­tagne du Valais, soumet­tre mon peu d’ha­bileté au savoir pra­tique des instruc­teurs du club de tir.