Mouvement 19

Petite pluie grise. J’aime le chant des oiseaux. Sur les sen­tiers dressés oeu­vrent des can­ton­niers. En tenue orange, ils plantent de pieux dans le silence. Par temps frais, devant le sana­to­ri­um, je cours et pompe. N’ai plus beau­coup à faire. Ni l’en­vie. J’hésite à com­mencer l’écri­t­ure de Sur­vivre au pro­grès, médité depuis deux ans. Le sous-titre Robots et immi­grés, par cette sit­u­a­tion arti­fi­cielle, com­mence à faire cliché. Très bien — nul besoin de se plain­dre, de stig­ma­tis­er, de recadr­er: pas­sons à la lutte ou à la pein­ture sur chevalet. Sinon, nuit longues, abyssales, accom­pa­g­nées de la ten­ta­tion de se réveiller quelques jours plus tard. De fait, j’ai assez d’én­ergie pour me dépenser , mais l’e­space est retreint, et les pos­si­bil­ités: je suis faible, et crois à ces con­ner­ies que l’on nous dit sur les corps exposés et les dis­tances, mais aus­si, affron­té au vide, bien­tôt, je tends à renon­cer, à ren­tr­er dans la niche.