Petite pluie grise. J’aime le chant des oiseaux. Sur les sentiers dressés oeuvrent des cantonniers. En tenue orange, ils plantent de pieux dans le silence. Par temps frais, devant le sanatorium, je cours et pompe. N’ai plus beaucoup à faire. Ni l’envie. J’hésite à commencer l’écriture de Survivre au progrès, médité depuis deux ans. Le sous-titre Robots et immigrés, par cette situation artificielle, commence à faire cliché. Très bien — nul besoin de se plaindre, de stigmatiser, de recadrer: passons à la lutte ou à la peinture sur chevalet. Sinon, nuit longues, abyssales, accompagnées de la tentation de se réveiller quelques jours plus tard. De fait, j’ai assez d’énergie pour me dépenser , mais l’espace est retreint, et les possibilités: je suis faible, et crois à ces conneries que l’on nous dit sur les corps exposés et les distances, mais aussi, affronté au vide, bientôt, je tends à renoncer, à rentrer dans la niche.