Manivelle

Robert Pinget, écrivain, grand écrivain, que j’ad­mire et admi­rais. Quand il écrit Les amis de la cafarde (de mémoire), dont je lis les comptes ren­dus dans la presse, je ne le crois pas; je ne crois pas ni ne peux admet­tre qu’un tel homme, soli­taire émérite, fou con­scien­cieux, cul­tivé, qu’un tel écrivain verse dans un pes­simisme, une résig­na­tion, un aveu de sénil­ité, et j’ai tort: je suis jeune, beau­coup trop jeune, mal au fait de la force humaine, de sa tra­jec­toire et de sa déca­dence, plus encore des opéra­tions de cette déca­dence sur le cerveau, y com­pris le plus vaillant.