Mouvement 3

Mêmes mon­tagnes, immo­biles, mêmes per­son­nes, absentes. De la fumée sur les toits des immeubles-chalet. Un foy­er ou deux. Mai­gre, pous­sive. Elle monte en spi­rale dans le ciel froid. Nos journées sont con­stru­ites sans méth­ode, mais ont leur rythme: autour de dix heures, réveil et café, après quoi Gala écrit à ses amies dis­per­sées à tra­vers le monde tan­dis que je sai­sis ma tra­duc­tion espag­nole de H+. Plus tard, je fais des exer­ci­ces de force sous le sapin. L’élec­tricien (l’un des voisins) revient à bord de sa camion­nette. Il reste à l’in­térieur. Longtemps. L’après-midi, j’écris un livre qui se déroule ici, dans la mon­tagne et qui, naturelle­ment, est dépourvu de tout événe­ment, juste le temps et les jours, qui survi­en­nent et passent. A par­tir de dix-sept heures, j’or­gan­ise les bières: déplace­ment du frigidaire au con­géla­teur, con­som­ma­tion et recharge. Gala me rejoint pour les infor­ma­tions à la télévi­sion. Lorsqu’elle passe à la fic­tion, série ou film, je me couche.