Mêmes montagnes, immobiles, mêmes personnes, absentes. De la fumée sur les toits des immeubles-chalet. Un foyer ou deux. Maigre, poussive. Elle monte en spirale dans le ciel froid. Nos journées sont construites sans méthode, mais ont leur rythme: autour de dix heures, réveil et café, après quoi Gala écrit à ses amies dispersées à travers le monde tandis que je saisis ma traduction espagnole de H+. Plus tard, je fais des exercices de force sous le sapin. L’électricien (l’un des voisins) revient à bord de sa camionnette. Il reste à l’intérieur. Longtemps. L’après-midi, j’écris un livre qui se déroule ici, dans la montagne et qui, naturellement, est dépourvu de tout événement, juste le temps et les jours, qui surviennent et passent. A partir de dix-sept heures, j’organise les bières: déplacement du frigidaire au congélateur, consommation et recharge. Gala me rejoint pour les informations à la télévision. Lorsqu’elle passe à la fiction, série ou film, je me couche.