Axarquie

Huit mois que je n’é­tais pas revenu à Rincón; la dernière fois, au mois de mai, je débal­lais devant l’hô­tel mon vélo de course com­mandé aux Etats-Unis. Aujour­d’hui, je suis sur le même trot­toir. Tan­dis que je remonte en direc­tion du vil­lage, je croise, au même endroit, à quelques mètres près, le vendeur invalide de la loterie, Nacho mon ancien pro­prié­taire, la modiste Lola, Ramos le motard-coif­feur et cha­cun me rap­porte les derniers événe­ments: tem­pête, prix, nais­sances, meilleur menu de paël­la, résul­tats du foot­ball. Chez Jésus, je fais imprimer des cartes de vis­ite pour les employés, puis rejoins Gala qui essaie en cham­bre de splen­dides habits blancs — fausse four­rure, pan­talons per­lés, blouse de laine — avant de se remet­tre, comme elle était, en noir.