Vers la Sarine

A Fri­bourg pour une tournée d’af­fichage. Exacte­ment, de sur­veil­lance du réseau. Trois cent pan­neaux répar­tis dans la ville de la Mot­ta à Vil­lars-sur-Glâne, de l’Alt à Pérolles. Je repère et je pho­togra­phie. Je note les répa­ra­tions. Same­di vaporeux et froid, alors que Lau­sanne flam­bait sous le soleil. Etrange jux­ta­po­si­tion dans cette ville des rues com­merçantes et des quartiers d’habi­ta­tion. Les unes pas­santes, les autres muets. Aux abor­ds de Beau­mont — blocs d’im­meubles dis­posés en quadrillage — une sen­sa­tion de vide saisit le marcheur. L’ensem­ble a des airs d’aquar­i­um en béton. Le brouil­lard est flu­ide au niveau des chevilles, les arbres plus noirs que la réglisse. De temps à autre appa­raît une sil­hou­ette, vieil­lard clop­inant, mère pous­sant un lan­dau, jeunes sous un abribus. Les bruits sont rares, les oiseaux en obser­va­tion. Un homme net­toie sa voiture à haute pres­sion. La main sur la gorge, la cas­quette tirée jusqu’aux oreilles, j’a­vance à grands pas. Face aux pan­neaux, je sors mon appareil, prend un cliché. Ain­si pen­dant trois heures, gag­nant ensuite la ville-basse, amon­celle­ment de chapelles, de portes, de pont et bâtiss­es dans son décor de mol­lasse et d’eau. Lieu enchanteur de la ville.