Montherlant inquiète (“Port-royal”, “Va jouer avec cette poussière”). Et Drieu la Rochelle (“Journal d’un homme trompé”). Le stoïcisme inquiète, qu’ils revendiquent contre la société, obligés par après d’y ajuster leurs actes. Ce qui redouble l’inquiètude (parti-pris, ruptures, sincérités, enfin suicides). Gide, gangrené par l’inquiétude, est plus rassurant: il aime l’amour et garde Dieu en réserve. Il y a Saint-Exupéry, aventurier extra-lucide, cependant rationnel. Sa force native dépasse toutes les forces données, mais c’est le propre d’un équilibre aussi périlleux, il annonce (c’est écrit) que le moment venu, il la tournera contre soi. Viennent ensuite, je ne nomme que les détachés, ces écrivains mondains qui aiment le sol et les honneurs (Sartre) ou circulent dans les hiérarchies (Malraux). Camus ou Nizan apparaissent plus solides, décidés, francs, mais on ne peut savoir car ils meurent inaccomplis.