Hiver

Belle neige sur Agrabuey. Vers treize heures, je monte le pre­mier des deux cols qui nous sépar­ent de la plaine. Der­rière moi, qua­tre voitures. L’une s’embourbe. Les pas­sagers l’a­ban­don­nent. Une autre cale. Je ne m’ar­rête pas. Je coupe King­dom Come et m’en­gage dans le brouil­lard. Con­cen­tré, je tiens le milieu de la piste. Quand j’ar­rive au vil­lage, les autres me rejoignent, dans la même voiture, tous. Je gare où je peux, en pente, à droite de la fontaine. Ren­tré, je me sers un vin. Arrive l’ou­vri­er du maire, l’a­bat­teur. Ma voiture a glis­sé de dix mètres. Elle s’est arrêtée juste avant le mur. A seize heures, comme je mijote un papet aux pore­aux, un mes­sage du “groupe vil­lage”: “c’est bon, je crois que nous sommes tous rentrés.”