Chargé hier deux milles kilos de bûches de bois pour mon salon, pour mon fourneau. Le transport vous pèse sur les bras, l’assemblage de la réserve exige un ingénierie que je n’ai pas — le paysan conseille, j’improvise. Cet après-midi, en route dans ma Dodge pour le centre d’alimentation Carrefour, je raccroche à la mémoire et observe: lorsque je vivais à Florissant-Genève, dans la maison abandonnée, j’ai chauffé ma chambre pendant deux ans au poêle. Tout en conduisant, je fais le constat. Puis demande: “comment?” Car je n’ai jamais acheté un bout de bois. Tout venait de la rue. En plein Genève. C’était? Des poteaux volés, du meuble aggloméré, des barrières de chantier.