Traduction

L’ex­er­ci­ce de tra­duc­tion fait apercevoir que les mots util­isés dans la langue d’écri­t­ure sont sou­vent incom­pris au sens où l’au­teur serait inca­pable d’en don­ner une déf­i­ni­tion claire. Pour autant, je ne dis pas qu’ils ne sache les employ­er. Au con­traire, il en fait un excel­lent usage, les inscrivant judi­cieuse­ment dans la phrase et dans le con­texte. Cette part de flou qui demeure est pré­cisé­ment ce qui pro­duit la richesse de la langue au-delà des rap­ports de stricte analo­gie. Remar­que qui se véri­fie sans peine lorsque l’on étudie en miroir les travaux des tra­duc­teurs employés par les instances du pou­voir (surtout les agences sym­bol­iques, ces pré­ten­dues “organ­i­sa­tion inter­na­tionales” dont le rôle est de bureau­cra­tis­er les rap­ports entre vivants): leur but est d’élim­in­er toute ambiva­lence, de dévi­talis­er la langue, de l’aplatir comme un pâte afin que cha­cun puisse con­stater qu’elle ne con­tient plus aucune scorie.