Que Dieu soit nommé est le meilleur des remparts contre l’aberration qui consiste à remplir le ciel d’illusions secondaires, tout aussi fabriquées, moins subtiles. Dieu, c’est l’habitude: on se partage et se confronte, on aime ou fustige, certain prient d’autres protestent. Vacant, la place n’est plus occupée par quelque chose d’assez visible pour que l’on puisse lui donner nom. C’est dire que cela se complique. Le régime d’occupation n’a pas changé. Il y a un occupant. Ses administrateurs, ses créanciers, ses thuriféraires y veillent. Il n’est que de voir le pape (l’imbécile vaticanais en poste), il ne sait plus où donner de la tête: ahuri d’Amérique, pousse coloniale, demi-communiste, il voit bien que l’affaire lui échappe. Alors, minable entre tous, il se met en devoir de concurrencer les pouvoirs temporels de basse extraction, parle politique et chiffons. Non vraiment, mieux vaut conserver en place ce Dieu auquel nous étions habitués, que de prétendre qu’il est mort, rangé au magasin des antiques et subir derechef les pouvoirs incontrôlés de quelques agissants, larrons de la métaphysique complotant derrière des Concepts neufs (comme si cela pouvait être, “neuf” — allons Messieurs!)