Ouest

Quelques jours à Lviv, ville  proche de la fron­tière polon­aise, la moins russe d’Ukraine. Nous louons un apparte­ment sur Rynok Square, le cœur du vieux quarti­er. Une foule inces­sante d’ou­vri­ers, de touristes, de fêtards, de mil­i­taires déam­bule. Des fontaines de pier­res, des stat­ues de bronze, des fleurs. Face à l’hô­tel de ville, des tentes vert-de-gris. Un quar­teron de man­i­fes­tants en treil­lis pré­pare une soupe dans un chau­dron géant. A dis­tance, prêt à inter­venir, des groupe de CRS. Evola ques­tionne. La veille, les campeurs ont don­né l’as­saut à la mairie. Est-ce en rap­port avec la sit­u­a­tion dans le Don­bass? Pas de réponse claire. D’après les dra­peaux et les T‑shirt, le nation­al­isme est ici ukrainien, c’est à dire anti-Russe, mais au dif­férent sur la con­duite de la guerre s’a­joute une obscure his­toire d’élec­tion locale. Soudain un man­i­fes­tant décroche, allume un porte-voix et harangue les pas­sants. Le police sur­veille. Sur une ter­rasse de bois dressée à même le trot­toir, des cou­ples dansent sur des airs d’opérette sovié­tique et des chan­sons d’Edith Piaf. A la tombée de la nuit, des cen­taines de gamines posent pour leur amant devant les jets d’eaux, les vieilles portes, les théâtres, les églis­es. Les bars se rem­plis­sent, débor­dent sur la rue, les buveurs sont partout, dans les étages, dans les caves.