Vayakorn

Demandé mon visa pour la Bir­manie. La secré­taire :
-Vous voulez allez à Naypyi­daw?
Mais une fois con­fir­mé, elle dit:
-Apporter le bil­let d’avion et ce sera prêt mer­cre­di.
Je retourne au cen­tre-ville, achète un bil­let en ligne Vien­tiane-Suvarn­ab­hu­mi-Naypyi­daw, change des dol­lars, loue un vélo, roule les dix kilo­mètres le long du fleuve, tra­verse le car­refour dan­gereux le vélo sur le dos, tra­verse le quarti­er des écoles, sonne au por­tail de l’am­bas­sade de Bir­manie, le por­tail coulisse, je rem­plis la main courante, je tends mon bil­let d’avion à la secré­taire, je tends mes dol­lars à la secré­taire et la secré­taire me rend mes dol­lars:
-Là, vous voyez, les bil­lets sont déchirés.
Je tire la tête.
-Désolé, le gou­verne­ment du Myan­mar n’ac­cepte pas les bil­lets déchirés.
Je tire la tête.
-Bon, vous paierez mer­cre­di.
Je reprends la vélo, roule le long du fleuve, rap­porte les bil­lets à la banque, ren­tre dans la cham­bre du Vayako­rn, met le ven­ti­la­teur, ne bouge plus — qua­torze heures, il fait quar­ante degrés.