En 2013, je vois au marché de Phnom Penh un sac à dos North Face. La marchande me fait l’article. Elle atrape une perche, décroche le sac, le met dans mes mains. Je demande le prix. Dix dollars. Donc c’est un faux. “Trop cher”. Elle réfléchit. Huit dollars. J’achète. Six ans plus tard, je l’ai toujours. Excellent sac. Une courroie à lâché. Je rafistole. En attendant, je suis décidé à racheter le même modèle. Je cherche en boutique puis sur internet. Il n’est plus disponible. Cette semaine, au marché de nuit de Phetchabun, j’avise sur un tas un sac ressemblant. Puis lève les yeux, sur les modèles coûteux; ceux-là sont suspendus à une tringle. Je désigne un sac. Le vendeur le descend. C’est mon sac North face. Le prix? Six dollars. J’achète. “D’occasion”, précise le vendeur tandis qu’il encaisse. A y regarder de près, je confirme: coutures reprises, couleurs passées. Rien d’étonnant, c’est un marché de nuit, on y voit pas clair. Donc ce sac est un modèle authentique. Vérification faite, c’est bien le cas : le luxe des détails le prouve.