Naypyidaw

Curieux de savoir à quoi peut ressem­bler Naypyi­daw, la cap­i­tale con­stru­ite par la junte bir­mane en 2005. Qua­tre fois la super­fi­cie de Paris, des autoroutes à tra­vers la jun­gle, aucun pié­ton. Des bal­ayeurs munic­i­paux net­toient des bâti­ments vides, les pagodes dorées à la feuille d’or snt tenues par des moines-fonc­tion­naires. Et, vile secrète dans la ville, une falaise creusée de bunkers. Un zoo aus­si, un aéro­port et le golf du général. Quelques hôtels, dis­per­sés. J’ai con­sulté les prix et je me suis amusée à les dis­tribuer sur le ter­ri­toire. On croirait des navettes spa­tiales sur une piste de lance­ment. Des édi­fices jou­ets. Quant à la déco­ra­tion, les pho­tos mon­trent du bois d’a­ca­jou embal­lé de cel­lo­phane, du velours rouge et des lus­tres époque. Pop­u­la­tion revendiquée de la cap­i­tale, un mil­lion d’habi­tants. Les per­son­nes à s’être ren­dues sur place dis­ent qu’il n’y en aurait dix fois moins. Et tou­jours cette ques­tion, peut-on cir­culer en Bir­manie ou n’a-t-on le droit de se déplac­er que le long des cir­cuits offi­ciels? Avan­tage pour Naypyi­daw, afin de prou­ver que la ville existe et vit, la junte doit la montrer.