Aux casernes de Thoune. Un char VC 90 roule sur la place, s’arrête devant les parents. Sur la tourelle, le premier-lieutenant, boule à zéro, barbe d’armailli. Il annonce la compagnie. Un soldat allume des fumigènes, un ordre retentit, les grenadiers quittent les hangars au pas de charge et forment les sections. Aplo est au quatrième rang, en tenue de combat, fusil et béret de côté. Après les défilés de parade, il nous rejoint. Mamère, Monfrère, Olofso, Luv, sa copine l’entourent. Il a son poste a prendre, la démonstration des moyens embarqués dans le char, mitrailleuse et canon. Il explique, désigne, monte, démonte. Impressionné de la confiance de parole et d’attitude gagnées par notre fils pendant ces premières huit semaines d’école. D’autant que, je l’ai déjà noté, amené à jouer le même rôle, je me blindais, n’écoutais pas, rêvais littérature et poésie (ce qui ne m’empêcha pas d’être pointé, piège dont je me dégageais en expliquant la passion dans les yeux que seul m’intéressait la mode.
-Que voulez-vous dire? Demanda le capitaine.
-Je veux habiller des femmes, coudre leurs robes.