Sur un carrefour de la banlieue de Phetchabun. Contre la double-voie, dans un hangar jaune, de la marchandise en gros, une station-essence et un guichet qui vend des jus de coco. Dans le bas côté de la route, sous des parasols, dès le matin et jusqu’à la nuit, des femmes à chapeaux mous. Elles tricotent des colliers de fleurs bouddhiques que l’une d’elle vend aux automobilistes arrêtés au feu. La chaleur est suffocante. L’élection a lieu demain, la propagande résonne dans les porte-voix. Derrière la ville, les champs brûlent. Après l’entraînement (soulever des pneus, porter des pneus, pousser une camionnette — à la manoeuvre, six femmes taille mannequin, moi et un tourneur islandais), nous mangeons un riz entre hommes en regardant un combat de muay-thaï. Le Gallois (biceps, tempes et crâne tatoués) à l’Islandais:
-Tu l’as vue?
-Non, mais non… elle est partie à Dubaï.
Je les regarde sans comprendre. Chemin du retour pour l’hôtel, les deux constatent:
-C’est ouvert.
Ils fixent un appentis sur le côté du hangar jaune.
-Qu’est-ce que c’est? Un garage? Fais-je.
-Les putes! fait le Gallois.
-Pas ce soir pour moi, dit l’Islandais, leur bière est chaude.
-Bon, alors je vais aller acheter du Whyskie et je le boirai dans ma chambre.
Le Gallois disparaît dans la nuit.
-Ah, je vois, fais-je. Et que va-t-elle faire à Dubaï?
-A Dubaï, demande l’Islandais. La cuisine?