Ces jours, mais aussi les mois derniers, couché, installé pour la nuit, je me félicite du confort de la couche, l’éprouve, la goûte, l’honore et si un temps je me départis de cette pensée pour aller à la divagation, j’y reviens bientôt, détaillant avec les mêmes mots, pour moi, afin de mieux le sentir et l’apprécier, ce confort.
Mois : février 2019
Solidarité
Se souvient-on, ou est-ce déjà oublié, que les gens de commande, ceux qui se targuent de délivrer, pour les éclairer, aux autres, des messages facilitant l’entendement, n’ont cessé au cours des vingt dernières années de nous hypnotiser avec ce sésame, la “solidarité”. La plupart sont là, sur leurs piédestaux, surplombant une société qui n’a jamais été aussi zoologique, séparée, stupide, lâche et partant conflictuelle.
Adolescence
Avec l’expérience, je dirais que la femme a raison: l’homme est un adolescent. Il prend vie dans une chambre, y fait entrer quelques objets de son choix, crée un agencement, l’anime. Soudain, il est chassé de sa retraite. Le plus souvent par le père, lequel a lui-même été chassé par un père. La réaction est sans gravité. Chassé, il est confisant, il reviendra. Mais la chambre disparaît, la géographie devient incertaine. Alors il se met en quête et porte ce désir, absurde, de retrouver ce qui a été perdu et convenait. Il prend ses responsabilités. Elles sont énormes. Car des hommes qui ont perdu des chambres, il y en tant et plus que des chambres perdues. En chemin sont les femmes. Elles quittent peu les intérieurs: on ne peut pas entretenir l’intérieur et le bâtir, c’est à dire se trouver à l’extérieur. Certes, elle en partent aussi, mais ne marchent pas: prochaine porte. L’expérience de l’homme, c’est cela, le contraire, l’errance, la pénible remontée d’un courant que nul n’aurait cru aussi fort. Et quand enfin il trouve à se jeter sur le côté, que fait-il? Il prend une maison ou n’importe quoi, y met une chambre et ne rêve que d’une chose, claquer la porte: c’est ce moment que choisissent les femmes pour le traiter d’adolescent.