Dernier jour dans la maison d’Agrabuey. Je charge la voiture, puis vais tirer mon tomahawk au bord de la rivière. Gros progrès depuis que j’ai appris les techniques développées par le maître McCoy. Quatorze accroches (dont cinq dans le mille) sur vingt lancers. En soirée, vin, bière et un vaudeville trouvé dans les archives de l’INA. Nous aurons eu un mois de plein soleil. Hier encore, je gravissais la montagne jusqu’à l’alpage dit Auge des vaches. Avant de me fourvoyer sur le sentier à demi-éboulé qui ramène à l’ermitage du Saint-Graal. Toujours la même histoire : je lance le vélo, dévale, la pente raidit, les cailloux se multiplient, et les racines, les trous, le branchage tombé. Chaque fois je pense : ça doit passer. Quand cela devient trop dangereux (je m’assomme, nul ne me récupérera), je porte le vélo. Et bien sûr, remonte et tente encore et encore de rouler dans ce chaos.