De l’an

Ce jour de l’an, ciel ten­du et grand soleil sur Agrabuey. Les enfants pren­nent le bus pour aller fêter à Huesca, ville mod­este et provin­ciale der­rière le col de Mon­re­pos. J’ai retenu un hôtel, ils y dormiront. Cette exci­ta­tion que j’imag­ine, je la con­nais­sais bien: avoir devant soi la nuit et la ville. En route, chiens de chas­seurs qui rabat­tent le gibier et pas­teur appuyé sur sa canne devant le trou­peau. De notre côté, nous avons marché le long de la riv­ière et nous irons chez le paysan cro­quer les douze grains de raisin sur les coups de minu­it. “Si je suis encore debout”, ai-je pré­cisé. Aus­si remar­qué la fébril­ité qui saisit les touristes ayant loué dans la sta­tion basse et qui faute de neige tour­nent en rond et con­som­ment. Plaisir de vivre en retrait, au calme, de demeur­er assis, de boire à petites gorgées, de dormir longtemps.