Bar

Arrivé à Agrabuey. Vaste silence, le val­lon ruis­selle. Au bar, juché sur un échafaudage, je trou­ve le maire. Avec des plâtri­ers, il abaisse le pla­fond, cloi­sonne, lisse de l’en­duit. Sen­ti­ment que les choses changent trop vite. Qu’elles changent pré­cisé­ment quand on arrive. Moi qui ait con­nu l’a­vant. Lequel ne revien­dra pas. Ce qui, bien sûr, est une erreur d’in­ter­pré­ta­tion. Il y a tou­jours un avant et un après. Ils se suc­cè­dent. Infin­i­ment. Ain­si, cha­cun a la pou­voir de dire, quelque soit le moment de son con­stat, “autre­fois, ici…”. Pour­tant, comme je m’en­tre­tiens avec les autres vil­la­geois du chantier du bar, tous s’ac­cor­dent pour dire: “Oui, dom­mage, ce bar, c’é­tait bien, pourquoi changer?”.