Arabes 5

Rue Bor­go Alle­gri, une semaine que la ligne est tracée au sol côté Arabes. Déjà dit, pas de change­ment pour les auto­mo­bilistes. Il y avait des cas­es de sta­tion­nement, ils se garaient, il y a inter­dic­tion, ils se gar­ent. Et soudain, ce matin, deux munic­i­pales por­tant le casque blanc façon Grand d’Es­pagne époque El Gre­co ver­balisent. Deux, trois, dix auto­mo­biles ont droit à la bûche. “Mais enfin, dis-je à Gala, il y a ce noir qui vend des godass­es au milieu du trot­toir et son acolyte de souk qui tar­tine des sand­wichs et encaisse et c’est les auto­mo­bilistes qui ramassent!” Sur­prise, après avoir posé vingt bûch­es, les munic­i­pales dis­ent au noir que non, cela ne se peut pas, lequel répond ahuri, pourquoi, mais enfin pourquoi? Elles lèvent les bras au ciel, bais­sent les bras, ajus­tent leur superbe casque, s’en vont. Un quart d’heure plus tard, un pre­mier auto­mo­biliste récupère son auto­mo­bile. Et la fac­ture. Grande comme une ser­pil­lière. Il plie et empoche. Mau­gréant met le con­tact. Sur le trot­toir, sept marchands clan­des­tins vendent, achè­tent, trafiquent, occu­pent et blo­quent le passage.