Rue Borgo Allegri, une semaine que la ligne est tracée au sol côté Arabes. Déjà dit, pas de changement pour les automobilistes. Il y avait des cases de stationnement, ils se garaient, il y a interdiction, ils se garent. Et soudain, ce matin, deux municipales portant le casque blanc façon Grand d’Espagne époque El Greco verbalisent. Deux, trois, dix automobiles ont droit à la bûche. “Mais enfin, dis-je à Gala, il y a ce noir qui vend des godasses au milieu du trottoir et son acolyte de souk qui tartine des sandwichs et encaisse et c’est les automobilistes qui ramassent!” Surprise, après avoir posé vingt bûches, les municipales disent au noir que non, cela ne se peut pas, lequel répond ahuri, pourquoi, mais enfin pourquoi? Elles lèvent les bras au ciel, baissent les bras, ajustent leur superbe casque, s’en vont. Un quart d’heure plus tard, un premier automobiliste récupère son automobile. Et la facture. Grande comme une serpillière. Il plie et empoche. Maugréant met le contact. Sur le trottoir, sept marchands clandestins vendent, achètent, trafiquent, occupent et bloquent le passage.