Vendredi dernier, c’est le matin, le soleil éclaire la rue Borgo Allegri, le parc et le square. Les cloches sonnent. Je m’habille devant la fenêtre. Un enfant joue au pied du toboggan. Assis, les parents bavardent. Un Arabe pousse une charrette. De loin, je vois des tuyaux. Ce sont des tapis. Il en déroule un. Long et vert. Tapis de propagande avec croissant et minarets. Un deuxième. Peu à peu, il recouvre le gravier, la pelouse, une moitié du square. Les parents sont étonnés. L’Arabe passe et repasse, lisse ses tapis. Il se retire. Le gamin monte sur le toboggan, se reçoit sur un tapis.
-Gala? Viens-voir! Qu’est-ce que tu en penses? Tu trouves normal?
A peine ai-je fini que l’Arabe ressort de la mosquée et gronde le gamin. Pas un regard pour les parents. Si: voilà que d’un revers de main, il leur intime l’ordre de s’en aller. Et secoue le tapis. Je descends l’escalier quatre à quatre, passe devant les quinze corréligionaires de l’Arabe au tapis (qui le jour et le soir encore stationnent et s’occupent à de menus trafics). Désignant le gamin:
-Ici, c’est une parc pour les enfants, et là c’est un enfant, pas une succursale de l’islam. Pas d’islam!
Cela en Italien, comme il me vient. Réaction immédiate, les Arabes se mobilisent. J’avais prévu: je me suis mis à l’abri dans le square, je les invective depuis l’autre côté de la barrière. Ils essaient de camber. Je recule. Un barbu sort de la mosquée. J’attrape les deux tapis à mes pieds et les jette en l’air. Aussitôt je m’excuse auprès du père, je n’avais pas remarqué que l’Arabe, en lissant, avait fait glisser son trousseau de clefs dans le gravier — il le cherche à quatre pattes. Cependant le ton monte côté Arabes. Pour moi, je hurle. Des choses pleines de bon sens telles que “retournez dans votre désert!” La maman enlève l’enfant et bat en retraite. Le père a peur. Soit. Et maintenant, le plus difficile: passer devant les quinze énergumènes musulmans sans avoir à se battre. Un noir a enfin compris, il s’écrie:
-Racista!
Sur quoi je le traite de noir, marche en crabe et rentre dans l’immeuble. Un Arabe se jette sur la porte. Il veut défoncer. A notre étage, Gala me dit:
-L’imam est sorti, il a calmé le type qui voulait casser la porte.
-Appelle les flics! Non mais, un jardin public! Manque plus que la prière de rue!