Arabes 3

Ven­dre­di dernier, c’est le matin, le soleil éclaire la rue Bor­go Alle­gri, le parc et le square. Les cloches son­nent. Je m’ha­bille devant la fenêtre. Un enfant joue au pied du tobog­gan. Assis, les par­ents bavar­dent. Un Arabe pousse une char­rette. De loin, je vois des tuyaux. Ce sont des tapis. Il en déroule un. Long et vert. Tapis de pro­pa­gande avec crois­sant et minarets. Un deux­ième. Peu à peu, il recou­vre le gravier, la pelouse, une moitié du square. Les par­ents sont éton­nés. L’Arabe passe et repasse, lisse ses tapis. Il se retire. Le gamin monte sur le tobog­gan, se reçoit sur un tapis.
-Gala? Viens-voir! Qu’est-ce que tu en pens­es? Tu trou­ves nor­mal?
A peine ai-je fini que l’Arabe ressort de la mosquée et gronde le gamin. Pas un regard pour les par­ents. Si: voilà que d’un revers de main, il leur intime l’or­dre de s’en aller. Et sec­oue le tapis. Je descends l’escalier qua­tre à qua­tre, passe devant les quinze cor­réli­gion­aires de l’Arabe au tapis (qui le jour et le soir encore sta­tion­nent et s’oc­cu­pent à de menus trafics). Désig­nant le gamin:
-Ici, c’est une parc pour les enfants, et là c’est un enfant, pas une suc­cur­sale de l’is­lam. Pas d’is­lam!
Cela en Ital­ien, comme il me vient. Réac­tion immé­di­ate, les Arabes se mobilisent. J’avais prévu: je me suis mis à l’abri dans le square, je les invec­tive depuis l’autre côté de la bar­rière. Ils essaient de cam­ber. Je recule. Un bar­bu sort de la mosquée. J’at­trape les deux tapis à mes pieds et les jette en l’air. Aus­sitôt je m’ex­cuse auprès du père, je n’avais pas remar­qué que l’Arabe, en lis­sant, avait fait gliss­er son trousseau de clefs dans le gravier — il le cherche à qua­tre pattes. Cepen­dant le ton monte côté Arabes. Pour moi, je hurle. Des choses pleines de bon sens telles que “retournez dans votre désert!” La maman enlève l’en­fant et bat en retraite. Le père a peur. Soit. Et main­tenant, le plus dif­fi­cile: pass­er devant les quinze éner­gumènes musul­mans sans avoir à se bat­tre. Un noir a enfin com­pris, il s’écrie:
-Racista!
Sur quoi je le traite de noir, marche en crabe et ren­tre dans l’im­meu­ble. Un Arabe se jette sur la porte. Il veut défon­cer. A notre étage, Gala me dit:
-L’i­mam est sor­ti, il a calmé le type qui voulait cass­er la porte.
-Appelle les flics! Non mais, un jardin pub­lic! Manque plus  que la prière de rue!