Eté

Au dernier jour d’août, le soleil s’est retiré, la tem­péra­ture, chaude et lumineuse depuis six semaines, a bais­sé. Comme nous pas­sions d’un mois à l’autre, ce change­ment inquié­tait: que la nature s’aligne brusque­ment sur le cal­en­dri­er, voilà ce qui inquié­tait. Hasard, mais au vil­lage, les habi­tants scru­taient le ciel, con­statant : c’est l’au­tomne. Le lende­main et le jour d’après, dans les con­ver­sa­tions de rue, cha­cun annonçait le retour de l’été. Il a plu. Quelques gouttes après des heures de ton­nerre et de gri­saille. Le soleil n’est pas revenu. Il passe au-dessus de la val­lée. S’en va. A l’in­stant, les cloches de la chapelle ont son­né. Trois pétards ont éclaté. Ain­si démarre la fête de San­ta Cil­ia. En soirée, les habi­tants iront au bar, à dix heures tout le monde s’a­chem­inera vers la salle com­mu­nale pour manger du mou­ton. Ensuite, si je com­prends bien, l’été est fini, tout est silence jusqu’à Noël.