Société

A‑t-on une société aujour­d’hui? Sem­ble-t-il, per­son­ne n’en doute. Si, moi. Car telle n’est pas mon idée de la société. Je veux dire: ce que nous avons, n’est pas l’idée que je me fais d’une société. Le principe machinique régis­sant ce con­glomérat d’in­di­vidus dont nous sommes les élé­ments n’est pas ce que j’apelle une société. J’y pen­sais une fois encore ce soir. Alors me vint l’idée que c’é­tait un prob­lème de langue: notre langue est trop com­plexe. Elle ne per­met plus de con­stru­ire une morale, c’est à dire des rela­tions de bon sens. Elle est, désor­mais, en cha­cun d’en­tre nous, le lieu de for­ma­tion d’un sens qui ne peut pas faire société.