Mousse

Gala ne marche plus. Même dix mètres. J’ex­agère. Cinquante, cent, pour peu que j’in­siste le dou­ble, mais alors cela hypothèque sur deux ou trois jours tout autre déplace­ment, aus­si allons-nous en voiture, d’im­meu­ble en immeu­ble, d’une rue à l’autre, ce qui revient à intro­duire sa vie dans le labyrinthe des lois, règles, traces, signes, cet alpha­bet d’in­ter­dits absur­des que le pié­ton peut, moyen­nant d’avoir cul­tiv­er son art, trans­gress­er, mais que faire, l’al­ter­na­tive n’é­tant pas de l’or­dre des pos­si­bles, et puis c’est elle qui con­duit, c’est sa voiture, c’est ain­si, de sorte que l’Hol­i­day Inn quit­té, nous lon­geons le pâté d’im­meubles pour se gar­er de l’autre côté de l’av­enue et pénétr­er dans une brasserie aux salles voûtées et pla­fonds peints où Gala demande à la serveuse en cos­tume bavarois une bière “wenn es möglich is mit wenigem Schaum”, ce qui revient à deman­der une fon­due sans fromage.