Mail

Depuis trente ans et l’in­ven­tion de l’échange de mails, la langue de com­mu­ni­ca­tion se dégrade. L’effet est surtout dom­mage­able dans la rela­tion intime, les rap­ports cir­con­stan­ciels rel­e­vant d’un for­mal­isme qui échappe d’emblée au lit­téraire. Par dégra­da­tion, ce n’est pas telle­ment de l’orthographe (devenu erra­tique à force d’ac­céléra­tion du médi­um) dont je veux par­ler, mais du con­tenu sub­til et de l’idio­syn­crasie que les bon­heurs d’ex­pres­sion s’at­tachaient à cir­con­scrire. Du fait de son immé­di­ateté, le mes­sage élec­tron­ique entraîne une mécan­i­sa­tion des sen­ti­ments; l’esprit se sim­pli­fie; le dévoile­ment de soi est appau­vri. A la lim­ite, la con­tri­bu­tion de cha­cun d’en­tre nous à un monde humain est contrariée.